Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
11 mars 2010 4 11 /03 /mars /2010 13:58

...

Il était là, en équilibre, sur le haut mur de la prison, à la frontière entre la terre et la mer, sur le haut de la falaise
Il ne fallait rien, quelconque petite balle de quelconque sentinelle, quelconque petit brin de vent venu de la terre
Pour désarçonner le futur évadé, pour qu'il retrouve le temps d'une seconde un peu de liberté oubliée
Pour lancer l'homme vers l'horizon qui se translaterait de l'horizontalité vers une nouvelle ascendance

Il était là, en équilibre ce coeur aseptisé, l'esprit torturé. Il faisait nuit, les yeux aux alentours  ne voyaient guère que les pinceaux lumineux des miradors dansant aléatoirement un ballet sans douceur. Les yeux autour ne voyaient que les faisceaux des phares qui se réfléchissaient sur l'écume des vagues ou bien était-ce la lune ? Il ne voulait qu'une chose...qu'une de ces lampes le touche de près, que son ombre se dessine sur l'ombre lointaine, que les sirènes résonnent. Il ne voulait qu'une chose... que les brins d'herbes qui étaient doucement agités par la légère brise, puissent s'arracher du sol par quelconque violente tempête qui l'emmènerait en contrebas, pour se mélanger à l'écume blanche... pour s'incorporer dans le bitume.

Un signe pour plonger, un signe pour sentir ses lèvres dessiner enfin une nouvelle joie...

Ce qui arriva ?






Il sentit sur son épaule gauche, un poids d'une densité incroyable. Une étreinte à bras le corps alors qu'il ne s'agissait que d'une main qui le retenait. Elle se tenait debout dos à la mer, elle se tenait debout dos à la liberté. Elle regardait vers l'intérieur. Il priait pour la balle qui achèverait tout, le coup de vent qui terminerait tout. Il recevait l'ancre qui le mit debout. Il sentit dans ses mollets, dans ses cuisses, dans son dos, dans ses épaules, toute la force qu'il devait donner pour lutter contre la pesanteur de cette main. Il sentit qu'il avait toute cette force encore... Il se rendit compte qu'elle n'était pas partie sa force... Elle était là... Elle avait toujours été là...

Il se tourna alors vers l'intérieur...Les murs gris de la prison grise, l'herbe noire qui dérivait au vert sombre sous l'éclat lunaire. Il ne sentait plus qu'à peine le poids de cette main, il regarda à gauche, à droite. Il fit un premier un pas loin du vide, il fit un pas et ne se retourna pas...




Et le coeur se mit à vivre
                           brer 
Partager cet article
Repost0

commentaires