Ya des jours où on a envie de mettre la main dans sa poche
Y sentir un trou qu’on élargirait en tout sens comme pour combler un autre vide
Celui du cœur qui envoie tourlinguer les petits cailloux le long du trottoir
Ya des jours où on a envie d’avoir un col à large bord pour jouer
A l’inspecteur qui n’a plus besoin de loupe pour étudier les imperfections
Ces rayures que la vie fracassante laisse au coin des yeux de chacun qui vient à ta rencontre
Ya des jours où on a envie d’un chapeau qu’on enfoncerait jusqu’aux oreilles
Pour ne pouvoir regarder le ciel que la gorge découverte
Pour ne jamais pouvoir regarder son reflet dans les vitrines où le mannequin paraît plus humain que vous
Ya des jours où on a envie de courir le long de la côte qui mène à la rivière
Juste pour s’arreter à la dernière mesure de la mélodie qui bat dans ton crâne
Comme une psalmodie enfantine qui te chante encore encore, encore une fois.
Ya des jours où on a envie de tourner en rond sur la grande place pour partir
Dans la première rue dans laquelle notre déséquilibre nous pousse
Un premier pas pour définir tout les autres…
Ya des jours où on a envie de rester assis à observer les gens qui tournent
Les gens qui remontent leur cols, les gens qui mettent un chapeau, les gens qui tapent dans de petits cailloux imaginaires, les gens qui courent vers la rivière…
Les cols qui se remontent, les chapeaux qui se mettent, Des petits cailloux imaginaires qui vont rebondir aux coins des maisons, des rivières qui viennent, des rues qui se dessinent, des avenirs qui se profilent… Une spectacle infini qui se joue…les gens, à la fois danseur et musiciens.